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المشاركات المكتوبة بواسطة Sheryl Kingsbury

Truffes Jura : Comment faire pour vendre plus ?

Truffes Jura : Comment faire pour vendre plus ?

Il arrive au grand trot, s’arrête net, saute à terre, tandis que ses amis demeurent en selle, et, enlevant son feutre ou son bonnet de fourrure, annonce à ses connaissances son mariage prochain et les prie d’y assister. Quand on lui rend visite, le paysan descend toujours à la cave pour chercher son meilleur vin. C’est un très vieux pays que l’Alsace et parce que c’est un très vieux pays, elle a son art populaire, qui exprime fidèlement le caractère du paysan. Aux fêtes patronales, il fait cuire dans son ménage une interminable série de galettes. Ceux qui sont tachés, trop vieux, opaques, sont livrés à l’industrie, qui les emploie à la dorure sur bois et à la confection des colifichets destinés aux oiseaux. Les grands toits de tuiles, les auvents qui abritent en automne les épis de maïs, les logettes en saillie, les poutrages apparents, les fenêtres fleuries et encadrées de bois sculpté, les murs fraîchement blanchis à la chaux confessent avec naïveté le bonheur de posséder. Aux baptêmes, il répand les dragées à pleines mains par les fenêtres. Ces maisons ont ainsi une partie de leurs fenêtres sur la rue, ce qui permet de se mêler au mouvement du village - symptôme de sociabilité - et leur porte s’ouvre sur une cour close, ce qui en rend l’accès plus difficile - symptôme de méfiance

Toutes ces oies qu’on rencontre d’un bout à l’autre de l’Alsace, conduites en troupeau par une vieille femme ou une enfant, n’existent que pour produire du foie gras. Maigres, elles seront vendues, en octobre, à quelque foire importante, comme celle de Hochfelden, puis encagées dans l’obscurité, bourrées de graines de maïs, et quand, au bout de trois semaines, le régime aura produit l’hypertrophie désirée, tuées et plumées. En effet, rien ne prouve absolument que le vendeur accusé ait fabriqué, ou mis en vente, le produit falsifié, dès que ce produit est entré dans la maison de l’acheteur. Le premier couple reçoit un bouquet de fleurs qu’il conserve tant qu’il peut danser : dès qu’il s’arrête, il passe le bouquet au second couple. Ainsi l’un après l’autre les couples dansent en élevant le bouquet. Le danseur, qui tient le bouquet à ce moment, gagne le coq, qu’il fait servir, s’il est galant, le soir, à la société, rôti et arrosé de force rasades. Sa salle de bains privative est pourvue d'une douche et d'un sèche-cheveux. Par ailleurs, cette question qui est liée à l'actualité, avec notamment les épandages aériens, a surgi brutalement. On trouvait très mal aussi qu’un homme du renom de maître Cornille, et qui, jusque-là, s’était respecté, s’en allât maintenant par les rues comme un vrai bohémien, pieds nus, le bonnet troué, la taillole en lambeaux

Bref, ces pages de George Sand sont de la plus haute importance et ce qui est éminemment curieux, c’est que ces articles, ainsi que plusieurs de ceux qui parurent en 1848, semblent avoir été écrits… Ils aiment à bien manger, et, très hospitaliers, ils aiment à bien recevoir : une cuisine abondante et raffinée a toujours été chez eux en grand honneur, d’autant que leur terre généreuse leur fournit tout ce qui peut satisfaire la gourmandise. Les maisons, expose exactement M. Laugel, sont bâties le long des rues, qu’elles bordent, à moins qu’elles n’en soient séparées par un jardinet planté de fleurs ; très voisines les unes des autres, elles se présentent sur la voie publique par un de leurs petits côtés percé seulement de fenêtres, tandis que la façade avec la porte donne sur une cour fermée dans laquelle sont les granges et les étables. Quand il accepte un verre de vin, il y laisse quelques gouttes ou les jette à terre, pour indiquer qu’il ne boit nullement par besoin, mais pour ne pas refuser une offre faite de bon cœur

Pour le foie gras, c’est un artiste français qui l’inventa au dix-huitième siècle, Close, cuisinier du maréchal de Contades. Quand le maréchal quitta la province, Close resta à Strasbourg, s’établit, fabriqua des pâtés, les vendit, fit sa fortune et le bonheur des Strasbourgeois. Assis à midi, les invités ne se lèvent guère avant cinq heures et, tandis que les musiciens jouent, les plats succèdent aux plats : truites au bleu, choucroute garnie, canard à l’étouffée, perdreaux sur canapé, cuissots de chevreuil, pâté de foie gras, écrevisses, crêpes, tout cela abondamment arrosé des innombrables vins d’Alsace, vins pleins de soleil. La fiancée, toute rougissante, emporte avec elle son rouet, son lit et le coffre où s’entassent les trente-cinq jupes que ses parents, fidèles aux vieilles mœurs, doivent lui donner. Si un inconnu l’aborde, il tâche toujours de percer son identité et de pénétrer la raison de sa présence. Les admirateurs de George Sand considéreront toujours ce livre comme un des plus importants de son œuvre : 1° il leur apparaît comme le reflet fidèle de la doctrine de Leroux sur le « progrès continu » ; 2° un commentaire symbolique de l’Éducation du genre humain de Lessing ; 3° un résumé des croyances de George Sand, - du catholicisme de son adolescence jusqu’à la foi tout individuelle et libre de son âge mûr ; 4° enfin une peinture très vraie des luttes, des souffrances et des avatars successifs par lesquels passa Lamennais dans ses recherches de la vérité et de la vraie religion

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